Dans le cadre de la mission scientifique du Cadastre Minier, le Directeur Général Monsieur Popol MABOLIA YENGA a été l’intervenant principal d’une conférence organisée par la structure estudiantine « Agora Juridique » ce vendredi 19 avril 2024 à l’Université Protestante du Congo (UPC), sous le thème: « Le secteur minier de la République démocratique du Congo: enjeux et perspectives ».
Dans son intervention devant les étudiants en droit, pour la plupart, le DG du CAMI a premièrement présenté l’aperçu du secteur minier, avant d’appeler ces jeunes à se préparer, en tant que génération future, à reprendre le contrôle de l’exploitation minière industrielle qui est actuellement presque par terre, afin de relever le défi du développement du pays.
« Nous sommes une génération qui passe. Et la vôtre doit apprendre ce que c’est le secteur minier, ce que c’est le Code Minier. Nous sommes venus ici dans le cadre de notre mission scientifique, pour que vous soyez de ceux qui auront comme bagage une meilleure idée du secteur minier. Nous allons financer les meilleurs sujets de vos travaux de fin d’études ayant trait aux problèmes que nous rencontrons dans ce secteur, nous sommes certains que certains d’entre eux auront des propositions de solutions concrètes », a indiqué M. MABOLIA.
Puis d’expliquer que : « Le secteur artisanal, ce sont les individus qui l’alimentent, et ils sont plus de 2 millions de personnes. En 1960, on produisait 300.000 tonnes du cuivre, et aujourd’hui on produit 4.500 tonnes. C’est pour vous faire comprendre la performance des congolais que nous sommes. Ça, c’est l’exemple de la GECAMINES. Vous devez savoir que les compagnies minières congolaises ne performent pas du tout. Il y a KIBALI GOLD qui fait 23 tonnes et la SOKIMO qui fait zéro tonne. Vous, les générations futures, devez reprendre le contrôle de l’exploitation minière industrielle. Si ça continue comme ça, vous allez vous rendre compte plus tard que tout appartient aux étrangers, pas aux congolais ».
Répondant aux questions des étudiants sur la problématique des enfants dans les mines, le patron de la porte d’entrée du secteur minier a laissé entendre que celle-ci est liée à la pauvreté. Le DG MABOLIA n’était pas le seul intervenant de cette conférence. À ses côtés, il y avait également Monsieur Jivet NDELA KUBOKOSO, Professeur en Droit Minier à l’UPC ainsi que Monsieur Cyrille MUTOMBO, Vice-président de la Chambre des mines de la Fédération des entreprises du Congo (FEC).
Réagissant aux propos des étudiants qui ont, pendant leur débat contradictoire, estimé que le Code Minier de 2018 ne lutte pas totalement contre la pauvreté des communautés locales, le Professeur Jivet NDELA a affirmé que le Code Minier de 2002 n’avait pas beaucoup d’instruments juridiques. Alors que celui de 2018 a développé beaucoup d’instruments afin de faire bénéficier au pays et aux congolais des avantages liés au secteur des mines. « Tout est là pour permettre à ce que les congolais bénéficient du nouveau code minier. Il y a plutôt déficit de formation des congolais sur le secteur minier afin qu’ils bénéficient de ce Code », a-t-il indiqué.
À son tour, Monsieur MUTOMBO s’est attelé à la stigmatisation du secteur minier. « Nous avons tous stigmatisé ce secteur, oubliant nos responsabilités. Nous oublions que le développement d’un pays est un exercice qui se conjugue par plusieurs personnes ou plusieurs secteurs. L’exploration pour trouver un gisement des mines, prend 5 années… Nous devons impérativement dissocier le développement du pays du secteur minier. La qualité des acteurs détermine la qualité de la lutte », a-t-il fait observer aux étudiants.
Par ailleurs, au terme de cette conférence hautement appréciée, les intervenants ont procédé à la remise des brevets aux étudiants ayant participé au débat contradictoire organisé conjointement par le Cadastre Minier et l’« Agora Juridique », structure estudiantine qui regroupe les étudiants de l’UPC et l’Université Catholique du Congo (UCC).